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ESTERHAZY


de regagner sa garnison, Esterhazy put les voir tirer[1]. Précédemment, aux écoles à feu, il avait vu tirer le canon de 120 long[2] et avait assisté à l’application du nouveau manuel, ainsi que du nouveau règlement sur les manœuvres de batteries attelées. « Quelques-unes de ces manœuvres changeaient totalement les habitudes de l’artillerie »[3] ; les nouvelles formations de parc ou de marche furent couramment expérimentées et expliquées.

Un officier d’artillerie (le capitaine Le Rond) était spécialement désigné pour accompagner les officiers des autres armes et les instruire[4]. Au surplus, les journaux militaires (du 11 et du 15 août) discutèrent ces

    etc. — D’autres essais du 120 court se firent, vers la même époque et sans aucun secret. Le Temps du 14 juillet 1894 publie une dépêche d’Albi signalant… les écoles de tir effectuées, au champ de Causse, près Castres, par les batteries du 9e d’artillerie. « Le général Pottirier et tous les officiers de la brigade assistaient à ces expériences, dont le résultat a été surprenant ; plus de 33 pour 100 des obus ont atteint le but… etc. »

  1. Cass., I, 123, Cavaignac : « Esterhazy assista, du 5 au 9 août, aux écoles à feu, où, d’ailleurs, la pièce de 120 n’a pas été tirée. » Mais Cavaignac néglige de dire qu’Esterhazy resta à Châlons jusqu’au 16 et que « les batteries de 120 court furent tirées, la première fois, aux manœuvres de masse, le 16 août ». (Cass., I, 619, et Rennes, II, 107, Le Rond.) — Mercier (Rennes, I, 119) répète Cavaignac et ajoute qu’Esterhazy avait repris, le 13 août, ses fonctions de major à Rouen (120), ce qui est un mensonge, ainsi qu’il résulte des deux lettres d’Esterhazy, du 11 et du 17 (voir p. 98). — De même, Roget (Rennes, I, 289).
  2. Rennes, II, 121 et 122, Le Rond : « Les officiers étrangers ont assisté à une séance de tir de siège ; c’est moi qui les ai guidés. » — De même Curé (Rennes, II, 241). — Picquart (II, 120) fait observer qu’en prenant la rubrique du bordereau telle qu’elle est : « le frein hydraulique du 120 », on peut très bien l’appliquer à cette séance. Il s’agirait bien alors du frein hydraulique du 120 long. C’est également l’opinion du général Sebert (Rennes, III, 171) et du commandant Hartmann (III, 189).
  3. Cass., 533, Hartmann.
  4. Cass., I, 613, Bruyerre ; Rennes, II, 114, Le Rond.