c’est inutile[1]. » Enfin, Cuers se rendit directement à la gare, où il prit le train. Vuillecard, au retour, avait fait la surveillance ; nul que lui ne suivait l’ancien agent allemand[2].
XVIII
Lauth et Henry, le lendemain, racontèrent à Picquart que l’entrevue ne leur avait appris rien de nouveau Cuers leur avait répété ce qu’il avait déjà dit à Foucault, ajoutant seulement que le chef de bataillon[3] était décoré[4] ; or, presque tous les chefs de bataillon le sont, à un certain âge[5]. « Sauf le général de Schlieffen, personne, au grand État-Major allemand, n’a d’autres renseignements sur cet officier[6]. » Tout le temps, Henry a dû le brusquer pour le faire parler[7]. Il a fallu lui arracher les réponses par lambeaux. Cuers a fini par énumérer quatre documents qui auraient été fournis à Berlin : des rapports sur le nouveau fusil en essai à Châlons, sur le canon à tir rapide, sur le camp retranché de Toul, et sur les fortifications des environs de Nancy. Il ne se souvient pas, ou n’a pas voulu se
- ↑ Cass., I, 769 ; Rennes, III, 362, Tomps.
- ↑ Rennes, III, 362, Tomps.
- ↑ À l’enquête Pellieux, 28 oct. 1897, Lauth dépose : « Il nous dit que c’était un officier supérieur (Stabsoffizier), peut-être major ; mais, en tout cas, sans aucune désignation d’armes. » Dans son rapport du 6 août 1896, Lauth écrit : « Au mois d’août 1893 ou 1894, un chef de bataillon… »
- ↑ Enq. Pellieux, 26 nov. 1897 ; Cass., I, 151, Picquart. — L’indication ne figure pas au rapport de Lauth.
- ↑ Cass., I, 151, Picquart.
- ↑ Rapport de Lauth, pièce n° 2, faisant suite à la note de Picquart sur Esterhazy. (Cass., II, 88.)
- ↑ Cass., I, 419, Lauth.