Peu après survint Lauth. Henry circulait dans le couloir[1]; il appela son ami[2]. Et un troisième officier du service, Matton, étant arrivé en même temps que Lauth, il leur montra « un papier qu’il tenait à la main[3] ».
La scène est si bien réglée qu’elle semble préparée d’avance.
Sur la table se trouvaient des paquets en vue[4], contenant des papiers déchirés et informes[5] ; mais celui qu’Henry tenait à la main était déjà recollé ; il n’était plus fragile, il était « absolument sec[6] ».
Lauth ne s’étonne pas que ce seul papier ait été recollé ; mais il dit que « le papier avait été en plusieurs mor-
- ↑ Cass., I, 412, Lauth. — À Rennes, Lauth dit « qu’Henry, avisé d’une venue par la sonnette électrique, avait mis la tête à la porte de son bureau. » (I, 608.)
- ↑ Cass., I, 412, Lauth : « Il m’appela et me fit entrer dans la pièce où il travaillait d’ordinaire. » À Rennes, Lauth emploie la même formule que Gribelin : « Il m’appela et me dit : « Venez voir ce que j’ai trouvé. » (I, 608.)
- ↑ Rennes, I, 608, Lauth. À l’enquête de la Cour de cassation, Matton déclara que le bordereau lui avait été montré par Sandherr et non par Henry (Voir t. VI, 351 et 439, note 1).
- ↑ Rennes, I, 609, Lauth : « La manière dont les paquets étaient placés sur la table, la manière dont il nous a appelés, le faisant exprès… »
- ↑ Cass., I, 412 ; Rennes, I, 608, Lauth.
- ↑ Rennes, I, 608, Lauth. — Cass., I, 431, Gribelin : « Il me dit en me montrant un papier recollé… » — De même, Lauth, à la Cour de cassation : « Il nous montra quelques fragments recollés par lui. » (I, 412.) À Rennes, il n’ajoute que les mots : « Le papier était absolument sec. »
trouvé le bordereau. — Roget a affirmé, successivement, qu’Henry lui avait dit que le bordereau était venu par la voie ordinaire, c’est-à-dire par le cornet (Procès-verbal des aveux d’Henry, du 30 octobre 1898), par « qui vous savez » (Commission d’enquête sur les allégations de Quesnay de Beaurepaire, le 22 janvier 1899), et « par ce que j’ai appelé la voie ordinaire » (Rennes, le 16 août 1899). Tant de contradictions prouvent l’intérêt de l’État-Major à nier que le bordereau soit venu par Brücker, intact.