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LXII.

La religion n’est ni une théologie, ni une théosophie ; elle est plus que tout cela : une discipline, une loi, un joug, un indissoluble engagement.

LXIII.

Sans le dogme, la morale n’est que maximes et que sentences ; avec le dogme, elle est précepte, obligation, nécessité.

LXIV.

Ne pourrait-on pas dire que depuis l’avénement de Jésus-Christ, Dieu a infusé dans la nature plus de lumière et plus de grâce ? Il semble, en effet, que depuis ce temps il y a eu dans le monde une connaissance plus générale de tous les devoirs, et une facilité plus répandue et plus commune à pratiquer les vraies vertus et toutes les grandes vertus.

LXV.

Il faut aimer la religion comme une espèce de patrie et de nourrice : c’est elle qui a allaité nos vertus, qui nous a montré le ciel, et qui nous a appris à marcher dans les sentiers de nos devoirs.