Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/169

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cependant méconnus, parce qu’il n’y a pas de mesure usitée pour les peser. C’est comme un métal précieux qui n’a pas sa pierre de touche.

La tendance vers le bien, la promptitude à le saisir et la constance à le vouloir ; l’intensité, la souplesse et la fermeté du ressort que cette tendance met en jeu ; la vivacité, la force et la justesse des élans vers le but indiqué, sont les éléments qui, comme autant de caractères, forment, par leurs combinaisons, le taux intrinsèque de l’homme, et déterminent sa valeur.

La nature a fait deux sortes d’esprits excellents, les uns pour produire de belles pensées ou de belles actions, et les autres pour les admirer.

Le ciel accorde rarement aux mêmes hommes le don de bien penser, de bien dire et de bien agir en toutes choses.

Chaque esprit a sa lie.