Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce qui ne donne à l’esprit que du mouvement, nous rend actifs et nous fait écrire. Mais ce qui lui donne de la lumière et du bonheur, ne nous rend que méditatifs.

Les esprits pénétrants dépassent les préliminaires : ils ne s’arrêtent pas sur le bord des questions et n’y arrêtent personne.

Il est des esprits dont on peut dire : il y fait clair, et d’autres, seulement : il y fait chaud.

Il y a beaucoup de chaleur où il y a beaucoup de mouvement, et beaucoup de lumière où il y a beaucoup de sérénité ; sans la sérénité, point de lumière.

Il est des esprits tellement chauds que leurs pensées s’exhalent en fumée et se consument en eux dès le moment qu’elles s’y forment.

être éclairé, c’est un grand mot ! Il y a certains