Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/190

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La bonne humeur est féconde en idées riantes, en perspectives, en espérances, en inventions pour le plaisir. Elle est aux plaisirs, dans l’homme, ce que l’imagination est aux beaux-arts. Elle s’y plaît, elle les aime, les multiplie et les crée.

Tout ce qui occupe des autres, égaie ; tout ce qui n’occupe que de soi, attriste. De là cette mélancolie, sentiment de l’homme qui vit enfermé en lui-même.

On n’est guère malheureux que par réflexion.

La gaieté clarifie l’esprit, surtout la gaieté littéraire. L’ennui l’embrouille ; l’extrême tension le fausse ; le sublime le rajeunit.

La grâce est dans les vêtements, les mouvements ou les manières ; la beauté, dans le nu et dans les formes. Cela est vrai quand il s’agit