Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/224

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Un jeune homme méfiant court le danger d’être fourbe un jour.

Pour bien faire, il faut oublier qu’on est vieux, quand on est vieux, et ne pas trop sentir qu’on est jeune, quand on est jeune.

Il n’y a de bon, dans l’homme, que ses jeunes sentiments et ses vieilles pensées.

La jeunesse aime toutes les sortes d’imitations ; mais l’âge mûr les veut choisies, et la vieillesse n’en veut plus que de belles.

Deux âges de la vie ne doivent pas avoir de sexe ; l’enfant et le vieillard doivent être modestes comme des femmes.

La vieillesse aime le peu, et la jeunesse aime le trop.