Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/272

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La parfaite innocence, c’est la parfaite ignorance.

Elle n’est ni prudente, ni méfiante, et l’on ne peut faire aucun fonds sur elle ; mais c’est une aimable qualité, qu’on révère presque autant et qu’on aime plus que la vertu.

On n’est point innocent, quand on nuit à soi-même.

Les femmes croient innocent tout ce qu’elles osent.

Il n’est point de vertu qui paraisse petite, quand elle se montre sur un grand théâtre.

On aime plus les qualités ; on estime davantage les vertus.

Peut-être, pour les succès du monde, faut-il des vertus qui fassent aimer, et des défauts qui fassent craindre.