Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/296

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Le bien vaut mieux que le mieux. Tout ce qui est le meilleur ne dure guère.

Tout est bien dans le bien : le présent, le passé et l’avenir. On en jouit par la perspective, la réalité et le souvenir, triple espèce de possession. La simple idée qe quelque bien est un bien.

Il faut faire le bien par le bien, et le vouloir dans les moyens et dans la fin, dans les expédients et dans le but. Un bien qu’on a fait par le mal est un bien altéré, empoisonné, et qui produira le mal dont on a mis en lui le germe ; c’est une eau que les canaux ont corrompue.

Peut-être, par une juste disposition de la providence, les forfaits multiplient les maux qu’ils veulent prévenir. Peut-être, si Caligula n’avait pas été tué, par un coup et une conspiration qui d’abord paraissent louables,