Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/338

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il n’y a point de changement ni de succession, de nouveauté ni d’ancienneté, d’hier ni de lendemain : tout y paraît, et tout y est constamment le même.

Le temps est du mouvement sur de l’espace.

Il y a du temps dans l’éternité même ; mais ce n’est pas un temps terrestre et mondain, qui se compte par le mouvement et la succession des corps ; c’est un temps spirituel, incorruptible, qui se mesure par les affections des esprits et par la succession des pensées qui sont leurs mouvements. Il ne détruit rien : il achève.

Ses changements sont des améliorations, des développements. Il consume le mal pour le bien, et efface le bien par le mieux. Il offre à Dieu ses spectacles, et les lui offrira toujours.

L’année est une couronne qui se compose de fleurs, d’épis, de fruits et d’herbes sèches.

La rondeur assure à la matière qu’elle embrasse