Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/341

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Le feu, dit-on, fait compagnie ; c’est qu’il fait réfléchir. En physique surtout, il n’est pas de spectacle plus inspirateur. L’attitude, le silence, le lieu, et l’espèce de rêverie où l’on est toujours, quand on se chauffe, contribuent à donner à l’esprit plus d’attention et d’activité. Le foyer est un Pinde, et les muses y sont.

L’or est le soleil des métaux.

On enlève aux orages une de leurs utilités, en ôtant aux hommes la crainte religieuse qu’ils en ont naturellement partout.

L’air est sonore, et le son est de l’air lancé, vibré, configuré, articulé.

Le bruit est un son écrasé, informe. Il fend l’air et le trouble ; le son s’y soutient et l’enchante. L’un nous agite, l’autre nous calme ;