Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Il s’établit toujours de grandes liaisons entre les peuples qui se font de longues guerres.

La guerre est une espèce de commerce qui lie ceux même qu’elle désunit.

Les français naissent légers, mais ils naissent modérés. Ils ont un esprit leste, agréable et peu imposant. Parmi eux, les sages mêmes, dans leurs écrits, semblent être de jeunes hommes.

Hors des affections domestiques, tous les longs sentiments sont impossibles aux français.

Il n’y a pas de peuple au monde qui fasse le mal avec aussi peu de dignité que nous. Notre cupidité n’a que de l’étourderie, et nos apprêts de ruse ne sont qu’une fanfaronnade.

Dès que nous nous écartons de la droiture et de la générosité, nous sommes ridicules et déplaisants ; nos mesures sont étroites, nos projets