Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/426

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Ce n’est pas la liberté religieuse, mais la liberté irréligieuse qu’il demande.

On a rompu les chemins qui menaient au ciel et que tout le monde suivait ; il faut se faire des échelles.

L’hérésie est moins à craindre aujourd’hui que l’irréligion ; l’église a changé d’ennemis et de dangers ; elle doit changer de sollicitudes et de combats.

L’irréligion n’est plus dans le monde qu’un préjugé ; car s’il en est qui viennent des hommes et du temps, il en est d’autres qui naissent des livres et de la nouveauté.

La politique appartient à la prudence plutôt qu’à la science, à la faculté élective plus qu’à la rationatrice, au judiciaire plus qu’au démonstratif. Ainsi, dans la manière dont elle est traitée aujourd’hui, on se trompe sur sa nature, sur son genre, sur son classement,