Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/451

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On peut appliquer à l’enfance ce que M De Bonald dit qu’il faut faire pour le peuple : peu pour ses plaisirs ; assez pour ses besoins ; et tout pour ses vertus.

L’éducation doit être tendre et sévère et non pas froide et molle.

Les enfants doivent avoir pour amis leurs camarades, et non pas leurs pères et leurs maîtres.

Ceux-ci ne doivent être que leurs guides.

La crainte trempe les âmes, comme le froid trempe le fer. Tout enfant qui n’aura pas éprouvé de grandes craintes, n’aura pas de grandes vertus ; les puissances de son âme n’auront pas été remuées. Ce sont les grandes craintes de la honte qui rendent l’éducation publique préférable à la domestique, parce que la multitude des témoins rend le blâme terrible, et que la censure publique est la seule qui glace d’effroi les belles âmes.