Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/463

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Ne donnez aux enfants que des modèles de bonhomie et de bon goût ; ne mettez entre leurs mains que des auteurs où leur âme trouve à la fois un mouvement et un repos perpétuels, qui les occupent sans efforts et dont ils se souviennent sans peine.

Il faut donner pour exemples, aux enfants, des phrases où l’accord entre l’adjectif et le substantif soit non-seulement grammatical, mais moral. L’épithète est un jugement, et le plus insinuant de tous, car il se glisse avec le mot ; et si rien n’est plus important que les idées saines, rien n’est plus important aussi que cet accord. Je dirai donc à nos faiseurs de thêmes : joignez toujours aux substantifs des adjectifs qui expriment l’idée et le sentiment qu’il faut avoir de chaque chose ; mettez tout à sa place dans l’esprit, en laissant tout à sa place dans le monde.

Il faut apprendre aux enfants le terme propre, et leur laisser trouver le terme figuré.