Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/77

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À deux aiinees de la, l’irréparable vide qu’il avait laissé parmi les siens me fut révélé par un mot dont j’ai gardé le souvenir. Je venais, après un long séjour en Espagne, mêler mes condoléances aux regrets de sa famille ; « hélas », me dit l’atnée de ses nièces, d’une voix contenue, mais où vibrait toute sa douleur, « la « gloire de notre maison est éteinte ! »… Cette gloire pouvait revivre cependant, car la mission jadis conseillée par M. de Foutanes et devinée par M. Molé avait été remplie. M. Joubert, en mourant, avait laissé des manuscrits dont son fils conservait le dépôt. Malheureusement il fallait, pour les mettre en lumière, une détermination au-dessus des forces de ce dernier, un long et difficile travail, par lui toujours promis et malgré nous toujours différé. Plusieurs fois, à son défaut, M. Joubert, mon beau-père, avait voulu l’entreprendre. Il s’y était engagé même dans une notice touchante, distribuée aux amis de son frère, quelque temps après sa mort, et à laquelle j’ai emprunté plusieurs des faits consignés ici. Mais, longtemps arrêté par les promesses qu’il recevait de son neveu d’une prochaine mise en œuvre, il fut détourné plus tard du soin de s’en occuper personnellement, d’abord par de profondes douleurs domestiques, et bientôt par des atteintes graves et répétées dans sa santé. Ce ne fut qu’en 1838 que la veuve de M. Joubert, après avoir perdu son fils, et sentant elle-même sa fin prochaine, résolut de déposer, dans le sein de la famille et de l’amitié, un durable témoignage du passage de son mari À sa prière, M. de Chateaubriand ne dédaigna pas la mission de recueillir en un volume les pensées de l’ami qu’il avait pleuré avecelle. Ilécrivaitiimadamclaoomtesse