Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/277

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guer qu’a vous distraire, et votre appartement est plus digne de la migraine que de Ia santé.

J’oubliais de vous dire que , parmi les desagrements ’ de la vendange , il y en a un dont je serais fache pour vous; c’est que vous ne verriez point du tout mademoi· selle Piat , la plus fervente vendangeuse qui soit dans tous nos environs. Je dois aussi vous representer que si vous tardez trop , les plants de roi seront coupés, et que ce ne sera pas pour vous.

J’apprends avec plaisir qu’avant de quitter Theil , vous y lisez Cook. Ses voyages ont fait dix ans les delices de ma pensée. Je connaissais Otahiti beaucoup mieux que mon Perigord. Je me souviens encore de Tupia , de Teinamai , de Towa , de Touboumi , de Tamatdé , etc. Lisez bien le second voyage , et ne lisez pas le premier, si vous_n’avez pas commence par la. Get Hawkersworth a tout gete , et m’a degoute pour Ia vie des manieurs de relations.

Il faut finir. Bonsoir.

XX.

Villeneuve-sur-Yonne , 15 mai 1798.

A madame de Beaumont.

Madame de Pange doit vous envoyer un livre. Je l’attends , et ne sais ce que c’est.

Je vous en envoie un autre ; c’est l’Esprit des journaux, dont j’entends que vous soyez , tot ou tard, ainsi que moi, l’abonnee a vie. Ce journal-la a Pavantage de dispenser de lire les autres , ce qui n’est pas peu. ll suffit pour connaltre le bon et le mauvais esprit du siecle , ce qui est quelque chose, et meme beaucoup.