Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/414

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W6 { Noyon, Chablis ct Auxerre. Je passerai plusieurs jours dans cette vieille capitale de l’ancienne Basse-Bourgogne, parce qu’il y a la plusieurs ecoles a juger, un prefet ix consultcr, un aspirant de l’Ecole normale it examiner, et un janseniste in proteger. I Celui·ci est un maitre de pension qn’on me dit fort i homme de bien et qui se dit persecute : je lc traiterai de mon mieux. Vous savez, Monseignenr, que ce que j’aime le plus au monde , apres un jésuite , c’est un janseniste pieux. Je n’irai point dans ce qu’on appelle a Auxerre le pays haut. Tai céde Avllon a M. Gueneau qui me l’a deman- de et presque arrache. C’est une ville a beaux-esprits ou il a sans doute quelque ancien ami qu’il veut tourmenter · it son aise; ear vous connaissez son penchant a la mali- gne raillerie, le moins agréable, le moins aimable, le l moins exeusable , a mon gre , de tous les plaisirs defen- 4 dus , et le seul qu’il croie innocent! Q ll faut plaindre ce jeune esprit dent les passe-temps ` sont cruels, et imiter a son egard la patience du oiel lui- _ meme, qui repand sur lui ses faveurs et qui ne l’a pas · corrige. 1 Je ue manquerai pas de le rccommander aux prieres ` de mon janseniste auxerrois , et je desire de bon cceur, si je puis hasarder avec vous et me permettre a moi-meme un calembour, je desire qu’il soit pri-s a ce trebucheti Trébuclwt est le nom de cet homme de Dieu. l Je ne suis qu’un homme du monde, et je m’egare dans e ma route; car ce n’est pas des déiauts du prochain que j’avais resolu , Monseigneur, de vous entretenir aujour— d'hui, mais de mes propres qualites. Elles ont été l’objet de mes meditations assidues dans un jour de maux et Digiiized by Gccgle