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AU LECTEUR

première a pour grand-chancelier le général Février ; la seconde prend ses dignitaires au petit bonheur : elle s’adresse à tout le monde, à la nullité, à l’homme de valeur, au camelot, au penseur, à l’imbécile, au précurseur, au mouton de Panurge, au sceptique, à l’explorateur, au rond-de-cuir, au passant, à l’inconnu, au porte-lauriers, à l’anonyme, au Tout-Paris, au loqueteux, au clubman, premiers rôles ou comparses de cette troupe si peu homogène et si puissante qu’on appelle le public. La première commet parfois des gaffes énormes ; la seconde se trompe rarement et, presque toujours, la postérité ratifie ses jugements.

Naturellement les deux sœurs ne restent pas d’accord, elles se chamaillent de temps en temps, et vertement. Par exemple, quand l’officielle gratifie Cornélius Herz du grand cordon, l’officieuse proteste et — pour se venger — enregistre la nomination de Guy de Mau-