Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/111

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Des gendarmes se jetèrent aussitôt sur l’une d’elles, pauvre femme de soixante-six ans, et, devant le lieutenant et ses gendarmes qui contenaient les prisonnières, un aide-major procéda à une infâme visite……

Les prisonnières soutinrent une lutte si désespérée, qu’après avoir fait subir à deux autres victimes, presque nues, les mêmes outrages, les ignobles bourreaux durent s’arrêter.

Les femmes qui avaient été l’objet de cet odieux attentat n’osèrent jamais se plaindre ; leurs compagnes, dans un sentiment de pudique délicatesse, cachèrent ces monstrueux détails.

Et nous-même, qui les connaissions depuis longtemps, nous avions hésité jusqu’à ce jour à les raconter.

Le Père Parnig, bien que dans une autre intention, n’avait-il pas raison de dire :

« Je vis depuis vingt-cinq ans chez les sauvages ; je n’ai jamais rien vu de pareil aux outrages et aux barbaries dont j’ai été le témoin depuis que je suis revenu en France. »