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jusqu’à des marquis, des barons, des chevaliers et de simples hommes d’armes. De même, un grand nombre d’hommes y jouissaient de tous les droits de la liberté, tandis qu’un plus grand nombre en était entièrement privé. On s’imagine ne voir ordinairement dans l’Orient, qu’un misérable troupeau d’esclaves soumis à un despote : sans doute, sous les Arsacides, les Persans, les Syriens et les autres indigènes d’Asie, étaient presque tous esclaves ; mais ils l’étaient comme les Gaulois et les Romains, sous la domination des Francs, et par le même droit, celui de la conquête ; c’étaient eux qui formaient la masse de la population. Il n’en était pas ainsi des Parthes : comme nos belliqueux ancêtres, ils étaient grands amis de la liberté, mais beaucoup pour eux et fort peu pour les autres ; boire, chasser, combattre, faire et défaire des rois, c’étaient là les nobles occupations d’un Parthe. Ceux qui préfèrent une orageuse liberté à ce qu’ils appellent une tranquille servitude, auraient pleinement trouvé à se satisfaire chez eux ; car, de même que dans les diètes polonaises, le sang coulait souvent dans leurs assemblées électorales ; et plus d’une fois le tranchant du glaive venait interrompre les discours d’un imprudent orateur. Le trône appartenait bien à une seule famille ; le droit d’aînesse même était reconnu ; mais malheur à celui qui n’y joignait pas d’autres titres : cette nation turbulente n’aimait à obéir qu’à des princes dont la victoire avait légitimé les droits. Tel était ce peuple, devant lequel la puissance romaine fut forcée de s’arrêter. Comment se composaient ses redoutables armées ? comme chez