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(Août 1822.)

sont conservés dans leur intégrité. Du nombre de ces dernières est celle dont j’offre ici la traduction. C’est la septième ode de la deuxième partie du quatrième livre. Le poète s’y plaint amèrement de l’orgueil de Chi-in, premier ministre de l’empereur Hoan-wang, petit-fils et successeur de Ping-wang, vers l’an 720 avant l’ère chrétienne. Quelques commentateurs, dit le P. De la Charme, prétendent que ce Chi-in, était premier ministre de Yeou-wang, prédécesseur immédiat de Ping-wang, vers l’an 780 avant J.-C.

J’ai fait tous mes efforts pour traduire le plus littéralement possible ; j’ai évité avec soin de transposer les vers ; je me suis surtout appliqué à conserver la brièveté et la concision qui les distinguent, et dont on ne saurait se faire une idée bien exacte. C’est ce qui m’a déterminé à donner une traduction latine, mot à mot, de toute l’ode. J’y ai joint la prononciation des mots, pour faire mieux juger de la prosodie chinoise.

Si je suis parvenu à surmonter quelques difficultés, je n’en suis redevable qu’à la complaisance sans bornes de M. Abel Rémusat, qui a bien voulu me les aplanir. Je m’empresse de payer publiquement à ce savant professeur, le juste tribut de ma reconnaissance, pour tous les avis éclairés qu’il a daigné me donner.


traduction littérale.


Pareil à la montagne escarpée du Midi, qui frappe tous les regards par ses formes agrestes et effrayantes ; tel tu parais, ô Chi-in, homme redoutable et sévère. Tous les yeux sont fixés sur toi ; le cœur du peuple est