Page:Journal asiatique, série 1, tome 5.djvu/45

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qui intéressent les sciences, et en particulier l’histoire naturelle. Voici ce qu’on y trouve relativement à l’objet qui a mérité votre attention.

« Le sel (en persan nouchader نوشادر) nommé (en chinois) nao-cha, et aussi sel de Tartarie, sel volatil, se tire de deux montagnes volcaniques de la Tartarie centrale ; l’une est le volcan de Tourfan[1], qui a donné à cette ville (ou pour mieux dire à une ville qui est située à trois lieues de Toufan, du côté de l’est) le nom de Ho-Tcheou, ville de feu ; l’autre est la montagne Blanche, dans le pays de Bisch Balikh[2] ; ces deux montagnes jettent continuellement des flammes et de la fumée. Il y a des cavités dans lesquelles se ramasse un liquide verdâtre. Exposé à l’air, ce liquide se change en sel, qui est le nao-cha. Les gens du pays le recueillent pour s’en servir dans la préparation des cuirs.

« Quant à la montagne de Tourfan, on en voit continuellement sortir une colonne de fumée ; cette fumée est remplacée le soir par une flamme semblable à celle d’un flambeau. Les oiseaux et les autres animaux, qui

  1. Lat. 43° 30′ ; long. 87° 11′ suivant le P. Gaubil ; mais cette position aurait besoin d’être vérifiée d’après les relevés plus récens et plus exacts qui ont servi de base à la carte de la Tartarie centrale, faite en chinois par le P. A. Hallerstein.
  2. Ville située sur le fleure Ili, au sud-ouest du lac de Balgasch, que les Chinois nomment aussi la Mer Chaude. Lat. du lac de Balgasch, suivant le P. Gaubil, 46° 0′ ; long. 76° 11′. M. Klaproth, d’après le P. Hallerstein, le place entre le 44e et le 46e degré de lat. nord, et le 74e et le 77e de long. est.