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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/25

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— « Me battre avec vous ! répliqua Wang-tsin, en souriant, fi donc ! et que dirait votre père de vos procédés et de mon ingratitude ? mais, jouer du bâton, par manière d’amusement, sans chercher à vous faire du mal. »

A ces mots, le jeune homme, enflammé de colère, saisit un bâton à escrime qu’il fit mouvoir aussi vite que le vent fait tourner une meule de moulin ; puis, regardant Wang-tsin : « Approchez, lui dit-il d’un ton courroucé, ou vous n’êtes pas un vrai Chinois ? »

Wang-tsin, souriant toujours, ne bougeait pas de sa place.

« Puisqu’il le veut, dit le père, battez-vous, battez-vous ; si vous lui cassez un bras ou une jambe, il ne pourra s’en prendre qu’à lui seul. »

Alors Wang-tsin tira du fourreau un bâton à escrime qu’il se mit à brandir, comme pour donner à son adversaire le signal du combat. La lutte s’engagea. Wang-tsin, parant toujours et ne frappant jamais, s’amusa beaucoup de ce jeune homme, qui ne connaissait pas les vrais principes. A la fin, Sse-tsin tomba aux pieds du commissaire et s’avoua vaincu.

« C’est donc inutilement, lui dit-il, que tant d’escrimeurs ont passé par mes mains. Ces gens-là n’avaient pas la moitié de votre talent. Mon maître, je vous en supplie, donnez-moi des leçons.

— « Très volontiers, répondit Wang-tsin