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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/28

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du bâton et battre du tambour. Il avait fait tant de progrès que Wang-tsin, n’ayant plus rien à lui apprendre, crut qu’il était de son devoir de quitter la ferme et d’aller à Ting-ngan-fou. Sse-tsin essaya inutilement de le détourner de ce projet. « Maître, lui disait-il, restez donc avec nous ; je m’engage à vous servir, vous et votre mère, jusqu’à la fin de vos jours.

— « Mon sage disciple, répondait Wang-tsin, je vous remercie de vos bons sentiments. Rester ici ! ah, ce serait pour moi le comble de la félicité ; mais songez que si Kao, le gouverneur de la ville impériale, parvenait à découvrir le lieu de ma retraite, on ne manquerait pas de vous arrêter avec moi. N’est-ce pas assez d’un malheur ? faut-il en chercher deux ? Non, mon parti est pris ; je vais à Ting-ngan-fou. »

Sse-tsin et son père, à bout de raisonnements et de vaines tentatives, furent contraints d’apprêter le repas du départ. Ils offrirent à Wang-tsin, comme un témoignage de leur reconnaissance, un petit coffre à double fond, renfermant cent taels d’argent [1]. Le lendemain, Wang-tsin, après avoir fait ses préparatifs de voyage, prit congé de son hôte et partit avec sa mère. Sse-tsin ordonna au métayer de porter le sac de voyage et reconduisit son maître jusqu’à dix milles de la ferme. La séparation fut pénible pour ce jeune homme ; il salua Wang-tsin,

  1. Environ 750 francs.