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Page:Journal asiatique, série 4, tome 17-18.djvu/32

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moi. Il existe à trente milles d’ici une montagne, appelée Ou-taï-chan ou a la montagne des cinq tours ». Sur cette montagne est le monastère de Mañdjous’rî, qui n’était dans l’origine qu’un petit oratoire, consacré au bodhisattva Mañdjous’rî et qui renferme aujourd’hui sept cents religieux environ du culte de Bouddha. Le supérieur du monastère a pour nom de religion Sagesse-éminente. Dans cette maison, que mes ancêtres ont toujours soutenue par leurs pieuses libéralités, on me regarde moi-même comme un bienfaiteur et comme un homme avide de gagner les œuvres de miséricorde. Il n’y a pas longtemps encore, j’avais promis au supérieur d’amener un néophyte dans le couvent pour y faire sa profession ; j’ai même acheté une licence sur papier à fleurs que je puis vous montrer ; mais les vocations sont rares ; on ne les rencontre pas toujours. Brigadier, il dépend de vous que j’accomplisse mon vœu ; quant aux frais, tout me regarde. Voyons, parlez avec franchise, vous sentiriez-vous de l’inclination pour la vie religieuse ? Y a-t-il dans la cérémonie de la tonsure quelque chose qui vous répugne ? »

Maintenant, quand je voudrais partir, se dit à lui-même Lou-ta, où trouverais-je un asile ? il vaut mieux que j’accepte sa proposition. « Eh bien, répliqua-t-il, puisque le youên-waï veut bien me prendre sous sa protection, moi, qui ne suis qu’un ivrogne, je fais vœu d’être bonze. »

Alors ils délibérèrent ensemble sur ce projet. La