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Page:Journal asiatique, série 9, tome 20.djvu/269

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DOGMATIQUE BOUDDHIQUE.

La doctrine officielle admet le « pāratrika », l’au-delà.

Par le fait même elle abandonne la forte position où le Maître — s’il faut en croire quelques-unes de nos sources — s’était placé en confinant ses observations au domaine du visible. Le docteur positiviste, dont la religion est indépendante de l’idée d’âme, de l’espoir ou de la crainte d’une vie future, a le droit de railler les visionnaires amoureux de la femme anonyme : mais pour aller jusqu’au bout de son système il devait à tout le moins réserver le problème de la renaissance et du karman, et c’est ce qu’il n’a pas fait.

§ 4. Ici se présente une objection. Nous constatons l’existence d’un bouddhisme agnostique ; et comme il est très possible que le Tathāgata lui-même ait prêché le sūtra sur les fruits actuels de la vie religieuse et de la sorte, ainsi que le dit M. Rhys Davids, « justifié la fondation de l’ordre », ne convient-il pas d’expliquer tous les textes incompatibles avec la pensée essentielle de ce sūtra par le « socratisme » du Maître, par son « habileté dans les moyens »[1] comme diront les Mahāyānistes, par l’ingénieux et innocent artifice qui permet aux directeurs spirituels de se placer au point de vue de la créature destinée à être, sinon radicalement convertie, du moins améliorée ?

  1. upālakauçala.