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ÉLOGE DE MAR DENḤA Ier

elle lui donna la force de vaincre les passions et les concupiscences.

Il fut appelé par ses parents Splendeur[1] de la lumière ; ils lui donnèrent ce nom choisi comme par un instinct prophétique.

La lumière par sa splendeur dissipe la nuit ténébreuse ; elle réjouit la face de tout l’univers par son éclat.

Dès son enfance il aima le monde immuable ; il méprisa et détesta ce monde corruptible.

Notre Père s’en était allé au monastère célèbre de Beït-Qôqâ[2], et il s’y adonna aux laborieux labeurs de Pacôme et d’Antoine.

51En peu de temps il avait franchi tous les degrés : l’Esprit-Saint le choisit, l’oignit et le fit chef des pasteurs.

Il fit paître les brebis raisonnables de son pays[3] et les fit engraisser dans des prairies abondantes.

  1. Denḥa signifie splendeur.
  2. Célèbre monastère nestorien fondé par le catholique Sabarjésus Ier (596-604), et quelquefois désigné sous le nom de son fondateur : « ‘Umrā dh Rabban Mar Sabhrīšo‘ d. i. Bēth Qūqā neben dem Grossen Zāb. » Forshall, Cat. Mus. Brit., Codd. Ricb, p. 17 b. — Hoffmann, Auszüge, etc., n. 1715. — Voir en outre Assemani, Bibl. or., t. III, part. 1, p. 308, 454, 468, 500 ; part. 2, p. 742, 877.
  3. J’ai rétabli ces deux vers incomplets. Ils semblent insinuer que Denḥa ait été évêque de Beit-Bagaš avant de devenir métropolitain d’Arbèle. Or il est à remarquer que le continuateur d’Amrou (apud Assemani, loco cit.) s’exprime ainsi : « in oppido quod Rostakum appellant natus, ob eximiam qua commendabatur pietatem doctrinamque Arbelæ et Hazae (اربل وحزه) metropolita creatus est cum xxx aetatis annum nondum attigisset. » — D’un