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LA SPHÈRE CÉLESTE DES CHALDÉO-ASSYRIENS.

remplit l’une des tablettes de l’épopée de Nemrod (Izdubar). Si, pour représenter le cataclysme, on choisit le moment de l’année où la vie semble s’éteindre sur terre avant de renaître au printemps, c’est-à-dire le moment du solstice d’hiver, on ne put faire coïncider celui-ci avec le passage du Soleil dans le signe du Verseau qu’à l’époque où le point équinoxial du printemps tombait lui-même dans le signe du Taureau, En l’an 2795 avant Jésus-Christ eut lieu le passage supérieur du Verseau au méridien. Cette conjecture n’a pas grande valeur assurément : peut-être ouvre-t-elle une voie dans laquelle on fera un jour des recherches plus fructueuses.

Un personnage à barbe, drapé de la tête aux pieds dans un grand costume d’hiver, telle est la figure du Verseau sur un cylindre babylonien[1]. Ce cylindre ne met pas seulement la constellation en rapport avec le fond de l’hiver ; il nous apprend en outre que ce signe zodiacal a été créé dans le bassin du Tigre et de l’Euphrate, pas ailleurs ; par conséquent qu’il n’est ni antérieur ni postérieur à l’antiquité chaldéo-assyrienne. D’un vase, ou petit globe, ou étoile non radiée, représentant Fomalhaut, l’α du Poisson austral, étoile où finit encore aujourd’hui, sur nos sphères figurées, l’hydria du Verseau, celui-ci, sur le cylindre babylonien, verse son eau en deux courants distincts, images indubitables du Tigre et de l’Euphrate : « A symbol indigenous

  1. Voir la gravure dans Sabæan Researches, par John Landseer.