circulairement et la rotation de la sphère céleste autour de l’axe imaginaire qui la traverse au pôle. Non contents de donner aux Cabires le serpent pour attribut caractéristique, à raison de la marche sinueuse des planètes dont ces divinités étaient des personnifications[1], ils symbolisèrent le firmament lui aussi par une figure de reptile. Macrobe nous en avertit déjà en ces termes :
Les Phéniciens, voulant symboliser dans leurs images sacrées le monde, c’est-à-dire le ciel, représentèrent un serpent roulé en cercle et se mordant la queue, de manière à montrer que le monde se nourrit de lui-même et tourne sur lui-même[2].
L’archéologie est venue nous fournir une illustration de ce texte. La fameuse coupe de Préneste nous présente un serpent formant de la sorte un cercle unique[3]. Ce reptile, chef-d’œuvre d’art décoratif, a été rapproché du symbole égyptien et phénicien du κόσμος[4].
Sur le Caillou Michaux et sur les monuments chaldéo-assyriens analogues du British Museum, la figure d’un grand serpent occupe une notable partie
- ↑ Clément d’Alexandrie, Stromates, V, 4 ; Horapoll., Hieroglyphic, I, 2. — G. Rawlinson met en suspicion ce caractère astrologique des Cabires. Voir History of Phœnicia, p. 337.
- ↑ Saturnales, 1, 9.
- ↑ Sur cette coupe, voir : Clermont-Ganneau, Imagerie phénicienne, pl. I, à la fin du volume ; Perrot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. III, 769, no 543 ; G. Rawlinson, History of Phænicia, p. 225-231.
- ↑ Voir Helbig, Bulletino dell’ Instituto di Correspondenza archeologica, 1876, 127.