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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/331

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QUELQUES MOTS D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE.

(archer des dieux). Elle avait son culte à Arbèles pour l’Assyrie, et à Agane et Larsa pour la Babylonie. (Voir Ašurnaṣirapal Anu, col. I, l. 38 ; iii, R. 53, n° 2 rev., l. 32, 32 ; i, R. 69, col. II, l. 48, et col. III, 25, 29, 36, 49 ; ii, R. 49, 12 ; v, R. 46, 23 a-b.)

L’autre Ištar se manifeste dans Vénus vespérale, qui annonce la nuit, le repos et la joie. Cette Ištar est appelée « mère des dieux et des hommes, la féconde, la voluptueuse ». C’est ainsi qu’elle apparaît dans la légende du déluge (col. iii, l. 9), comme « tabat rigma » (la déesse à la belle voix) ; c’est ainsi que dans cette même légende, elle, déesse de la vie, se plaint amèrement de la fureur des dieux. Col. III, 10, 16 : « umu ullu ana ṭiṭi lu-iturma anakumma ulladanišu aiama ».

(Les jours passés [l’humanité première] sont retournés à l’argile).

(Ce que j’ai enfanté, où est-ce ?).

Si le mythe de la descente d’Ištar a d’autres sens que l’état mutilé du texte nous cache jusqu’à nouvel ordre, il a en tout cas celui de présenter Ištar comme la grand’mère nourricière, « alma mater ». Elle disparue sous terre et frappée de maladie, dans la demeure d’Allat, tout languit et se meurt, et ce n’est que sa guérison et son retour qui rendent à la nature la vie. Peut-être le mythe a-t-il voulu marquer la force productrice du sol, force invisible en hiver, en quelque sorte enchaînée sous terre et qui bientôt comme délivrée monte à la lumière en mois-