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Page:Journal asiatique, série 9, tome 5-6.djvu/74

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JANVIER-FÉVRIER 1895.

laissent rien à désirer. Soṇuttara promet de tuer l’éléphant et d’en rapporter les défenses. Subhaddâ lui donne mille pièces de monnaie et le congédie en lui disant de revenir dans sept jours.

Bhadrâ de la version sanscrite ne joue pas la maladie ; elle dit simplement au roi qu’elle mourra si elle ne peut satisfaire le désir ardent qui lui est venu de posséder un siége fabriqué avec les défenses d’un éléphant de l’Himalaya qu’elle a vu en songe. Le roi fait aussitôt venir un vieux chasseur et lui explique de quoi il s’agit. Mais cet homme en sait trop : il n’ignore pas l’existence de cet éléphant, il n’ignore pas non plus que c’est le Bodhisattva, qu’il sera un jour Buddha, que c’est une mauvaise action d’attenter à sa vie, que c’est d’ailleurs une chose impossible, attendu qu’il est invincible ; il y a bien d’autres éléphants, soit dans le palais du roi, soit ailleurs, dont les défenses peuvent être employées pour le travail que l’on veut faire. Les ministres approuvent et le roi se rend. Mais Bhadrâ revient à la charge et met son époux au pied du mur ; il a promis, il doit tenir. Le mari, subjugué, s’adresse à un autre chasseur qui, dès l’abord, et sans savoir ce que l’on veut de lui, donne les signes du plus grand respect et se déclare prêt à exécuter les ordres du roi. Brahmadatta commence par le bien payer en or, puis lui fait connaître la tâche à accomplir et lui donne ses instructions. Le chasseur fera ce qui lui est commandé.

Dans la première version chinoise, Bhadrâ de-