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JOURNAL DE PHYSIQUE, DE CHIMIE

d’entendre le bruit ou le son qui ne se propage qu’avec une certaine foiblesse, à travers un milieu si mou et qui a si peu de densité ; mais elle a privé de conduit auditif externe presque tous les animaux qui vivent continuellement dans l’eau, parce que se trouvant dans un milieu beaucoup plus favorable à la propagation du bruit ou du son, ils n’en avoient pas besoin.

Ainsi, dans beaucoup d’animaux, tels par exemple que les poissons, le fluide élastique subtil et pénétrant, qui est la cause matérielle du bruit ou du son, est obligé de propager ses ébranlemens au travers de la substance même du crâne, afin d’en imprimer l’effet sur l’expansion pulpeuse de leur nerf auditif ; car, dans ces animaux, tout ce qui appartient à l’organe de l’ouïe est enfermé avec le cerveau dans le crâne même, et n’a aucune communication libre avec les milieux extérieurs. C’est cependant pour les poissons, au travers de l’eau d’abord, et ensuite au travers de leur crâne, que le fluide, qui est la cause du bruit ou du son, doit pénétrer, pour arriver à leur nerf auditif. Assurément l’air ne jouit pas d’une pareille faculté. (Mém. no. 158).

Nollet, en parlant de l’expérience d’un timbre que l’on fait sonner dans le vide, s’exprime de la manière suivante dans ses remarques à cet égard.

« Cette expérience du timbre, ou d’une sonnette, dans le vide, si connue et tant répétée dans les colléges, a fait conclure à bien des gens, que l’air étoit le seul milieu propre à la propagation du son. Qu’il y soit propre, cela n’est point douteux ; qu’il soit le seul, je crois que c’est trop dire. Car, pourquoi cette même expérience ne réussit-elle pas au gré de ceux qui la font, quand ils n’ont pas soin d’isoler le corps sonore, ou d’empêcher qu’il ne touche immédiatement la platine, le récipient ou quelqu’autre corps dur qui communique au dehors ? N’est-ce point parce que le son se transmet par les corps solides qui ont communication d’une part avec le timbre, et de l’autre avec l’air extérieur ? » (Leçons de Phys. vol. 3, pag. 416).

On voit que Nollet qui, se pliant aux préventions existantes, vouloit que l’air fût la matière propagative du son, se trouvoit forcé, par les faits, d’admettre encore une autre matière propagatrice du son. Or, on peut bien assurer maintenant qu’il n’y a qu’une seule matière qui ait cette faculté, soit qu’elle agisse à travers la masse de l’air, soit qu’elle propage ses ébranlemens au travers de l’eau ou au travers des corps solides.

Suivons encore ce physicien célèbre dans ses remarques, au même endroit cité.

« D’ailleurs (continue-t-il), la quatrième expérience ne nous