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MOUVEMENT BROWNIEN ET MOLÉCULES

tranche horizontale très mince dont l’épaisseur est de l’ordre du micron. Si l’on élève ou abaisse le microscope, on voit les grains d’une autre tranche.

La distance de ces deux tranches va être la hauteur de l’équation de répartition. Nous l’obtiendrons en multipliant le déplacement du microscope par l’indice relatif des deux milieux que sépare le couvre-objet. Quant à ce déplacement il se lit sur le tambour de la vis micrométrique qui commande le mouvement du microscope.

14. Il faut enfin déterminer le rapport des concentrations des grains en deux niveaux différents, évidemment égal au rapport moyen des nombres de grains que l’on aperçoit à ces deux niveaux.

Cela ne paraît pas facile au premier abord ; il ne s’agit pas de compter des objets fixes, et lorsque, mettant l’œil au microscope, on aperçoit dans le champ quelques centaines de grains qui s’agitent en tous sens ou disparaissent en même temps qu’apparaissent de nouveaux grains, on est vite convaincu de l’inutilité des efforts qu’on peut faire pour apprécier même grossièrement le nombre des grains à chaque instant aperçus.

Le plus simple paraît alors de faire des photographies instantanées de cette tranche et d’y relever le nombre des images nettes de grains. J’ai, en effet, employé ce procédé ; mais, pour les diamètres inférieurs à 0µ,5, je n’ai pu obtenir de bonnes images, et j’ai eu recours à l’artifice suivant :

Je plaçais dans le plan focal de l’oculaire une rondelle opaque percée par une aiguille d’un trou rond très petit. Le champ se trouvait donc extrêmement réduit, et l’œil pouvait saisir d’un seul coup le nombre exact des grains perçus à un instant donné. Il suffit pour cela que ce nombre (fréquemment nul) soit toujours inférieur à 5 ou 6.

Opérant ainsi à intervalles réguliers, de quinze en quinze secondes par exemple, on note une série de nombres dont la valeur moyenne s’approche de plus en plus d’une limite qui définit la fréquence moyenne des grains, au niveau étudié, dans la tranche sur laquelle le microscope est au point. Quelques milliers de lectures sont nécessaires si l’on veut de la précision.

15. Pour être en état de juger l’équation de répartition, nous n’avons plus besoin que de savoir mesurer le rayon des grains. J’ai obtenu ce rayon de trois manières :