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car il a autant d’adresse pour en imposer et mettre à exécution ses perfides desseins, qu’il est peu délicat sur les moyens à employer ; au reste cet homme vif est trop connu, les traits de sa vie marqués tous au coin de l’infamie, sont trop publics pour que j’entre dans des détails à ce sujet : ce ne fut que par la suite et à mes dépens, que j’appris à l’apprécier à sa juste valeur.

Cette sagacité fatale dont je viens de parler ayant donc convaincu Morande que je pouvais augmenter le nombre de ses dupes, et ma figure lui ayant sans doute plu, il m’accabla de démonstrations d’amitié ; il m’offrit ses services, en ajoutant que belle et aimable comme je l’étais, je ne pouvais manquer de trouver un amant riche et généreux ; qu’il voulait me procurer une entrevue avec un Lord de sa connaissance ; que si je réussissais à lui plaire, comme il n’en doutait pas, ma fortune était faite. Je remerciai Morande de l’intérêt qu’il prenait à moi ; le lendemain il vint me