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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

blirent dans ce pays. Mais il tua les marchands et retint leurs femmes et leurs filles, dont la postérité se multiplia pendant une longue suite de générations. La population s’étant ainsi accrue par degrés, elle nomma un roi et des ministres, et comme leur ancien aïeul avait pris et tué un lion, ils tirèrent de cette circonstance le nom du royaume (et l’appelèrent Seng-kia-lo — Siñhala — Ceylan).

Le navire de la fille, après une longue navigation, aborda à l’ouest do Po-la-sse (Parsa — Perse). Etant tombée au pouvoir des démons, elle mit au monde une multitude de lilles ; maintenant ce pays s^appelle le royaume des filles d’occident.

Suivant certains auteurs, Seng-kia-lo (Sinhala) serait le nom du fils d’un marchand qui, par sa prudence, ayant échappé à la fureur homicide des Lo-tsa (Rakckor sas) « démons, » réussit ensuite à se faire roi. Etant arrivé dans cette Ile des pierres précieuses, il tua les Lotsa (les Itakchasas), et y établit sa capitale ; de là vint le nom de ce royaume. On en trouvera les détails dans le Si-yu-ki[1].

Anciennement, dans ce royaume, on ne connaissait pas la loi du Bouddha.

Dans la première centaine d’années qui suivit le Nirvana de Jou-laî (du Tathâgata), Mo-hirin-t’o-lo (Mahêndra), frère cadet du roi Wou-yeou (Açôka), ayant renoncé aux plaisirs du monde, prit avec lui quatre

  1. Liv. xi, fol. 1 et suiv. C’est la relation originale d’Hiouen-thsang, dont le titre signifie Mémoires sur les contrées de l’ouest.