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LIVRE SIXIÈME.

jusqu’aux huit régions, ses instructions pures ont rafraîchi, comme un vent salutaire, les pays au sud du disque brûlant (du soleil), et sa puissance imposante a ému les plages situées au delà des monts Tsong ling. C’est pourquoi, lorsque les princes et les chefs des tribus barbares aperçoivent un oiseau qui arrive de l’orient porté sur les ailes des nuages, ils s’imaginent qu’il est parti de votre noble royaume ; et aussitôt, prenant une attitude grave, ils le saluent avec respect. À plus forte raison, Hiouen-thsang, qui a eu le bonheur de recevoir lui-même vos instructions bienfaisantes, et que protégeait d’ailleurs la puissance du ciel (la puissance de Votre Majesté), pouvait-il aller et venir sans difficulté. »

L’empereur répondit qu’il n’osait accepter un tel éloge et s’attribuer le succès de son voyage. Il l’interrogea alors, en détail, sur les faits qu’il avait recueillis ; sur les climats, les productions, les mœurs des contrées situées au sud des montagnes neigeuses et renfermées dans les frontières de l’Inde, les anciens monuments des huit rois et les vestiges sacrés des quatre Bouddhas passés. « Ce sont, ajouta-t-il, des choses que le comte de Po-wang (le général Tchang-tsien), et les historiens Pan [Pan-kou) et Ma [Sse-ma-thsien) n’ont pas été en état de rapporter. »

Comme le Maître de la loi avait voyagé dans ces contrées, qu’il avait observé les divisions territoriales, et l’état des villes, et qu’avec le secours des oreilles et des yeux, il avait enrichi sa mémoire sans rien omettre d’utile, il put répondre avec autant de clarté que de méthode à toutes les questions de l’empereur.