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curieux syllabaire doit pouvoir s’acheter à Péking. J’ai trouvé la preuve de son existence actuelle dans le grand catalogue[1] d’où j’ai tiré, en les rétablissant, environ neuf cents titres indiens de livres bouddhiques traduits en chinois[2].

Toutes les fois que les mots indiens étaient régulièrement figurés et correctement traduits, comme ils le sont toujours dans la Relation de Hiouen-thsang et dans les notices de I-tsing sur les cinquante-six voyageurs bouddhistes, il n’était pas fort difficile, avec les éléments phonétiques que j’avais rassemblés et une connaissance suffisante du sanskrit, d’arriver à l’orthographe Fan que l’auteur avait en vue ; mais, sans le travail préalable que j’avais exécuté, il m’eût été impossible délire les noms de pays dont la signification m’était in-

  1. Ce catalogue est intitulé 至元法寳勘同總录 dix cahiers in-fol. oblong. Il appartient au département asiatique de Saint-Pétersbourg. Le syllabaire chinois-indien dont nous venons de parler s’y trouve dans la section marquée du caractère in (音字號), l’un derniers signes du livret des mille mots qu’on a employés comme chiffres dans la classification de la grande collection bouddhique. Nous osons recommander ces indications aux membres de la mission russe de Péking, qui seuls pourraient faire acheter ou copier ce précieux ouvrage et en doter les sinologues européens, dont les travaux ont pour but de faire connaître l’histoire, la géographie, la littérature et les doctrines de l’Inde ancienne.
  2. Voyez le Journal asiatique de Paris, novembre-décembre, 1849, tome XIV.