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amateur aussi, songea que l’occasion pourrait être bonne de mettre sous les yeux des collectionneurs européens et d’offrir à leur convoitise des œuvres d’art de qualité supérieure à celle des bibelots qui d’ordinaire passaient les mers ; il organisa une société, constitua un stock et envoya à Paris, pour tâter le terrain, un jeune homme dont il avait reconnu l’intelligence, Tadamasa Hayashi. Hayashi aurait été d’abord ouvrier imprimeur et il n’avait guère reçu d’instruction artistique, mais son tact était extrêmement fin ; son goût se forma vite et il devint par la suite le grand artisan de la transformation du sentiment de l’art japonais en Europe. C’est vers 1876, je crois, qu’il débarqua ; quels furent à Paris ses débuts, je ne sais, et je ne me rappelle pas la section japonaise à l’exposition du Champ de Mars ; mais dès lors il avait su se faire une place et il s’appliquait