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ment installée, se dispersait elle aussi (1906).

Ces ventes si rapprochées eussent dû lasser les amateurs ; elles les excitaient plutôt. Qu’était l’émotion des petites ventes d’estampes de jadis, au prix de l’enthousiasme que celles-ci soulevaient parmi nous ! À leur annonce, nous perdions le sommeil ; c’était la fièvre le jour de la vente ; l’on entendit des amis s’injurier pour s’être un peu vivement poussé l’un à l’autre des numéros que tous deux souhaitaient, et une respectable dame fut traitée à intelligible voix de « sale vache » par un fort galant homme sur les enchères duquel les siennes l’avaient emporté. Tous les amateurs de Paris, naturellement, avaient leur place gardée à ces réunions, mais il en venait aussi de l’étranger, et en grand nombre. Amérique ne donnait pas encore et l’Angleterre faisait bande à part, mais l’Allemagne accourait. M. Jacoby, un banquier berlinois,