Page:Kahn - Domaine de fée, 1895.djvu/40

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Sur la mer les frustes équipages
attendent sous le soleil droit,
sur les escaliers blancs des palais de marbre
s’éveillent des tapis de Turquie
et des soies de la Bactriane,
cependant que les pâtres au long des longs sentiers,
les bêlants et meuglants leur tâtant les talons,
montent vers les palais de marbre froid
étincelants sous la haute beauté du soleil droit.

Et les fleurettes aventurières le long des haies
et les fleurs tachées de sang des champs
s’éploient.
Dans l’arbre lointain qui se meurt de l’Occident
le rossignol des années anciennes se reprend
à clamer l’antienne des vieux printemps.
Des coqs chantent sans savoir pourquoi.
Le souffle des bonheurs indicibles
des jours filés d’or et de soie
passe sur ce jour d’avril du monde.

Ô Fortune, les piastres et les sequins ruissellent
lentement, lentement, comme de lèvres de nymphes,
vers le populaire et l’enfançon malingre.