Page:Kahn - Domaine de fée, 1895.djvu/49

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Le premier qui vêtit ma semblance
était affolé de ta face,
j’ai tenaillé les surfaces
pour y sculpter ton admirance.

Mon fils bercera ses enfances
sur la soie de mon rêve vivant
et c’est ta semblance
qu’il aimera delà les temps.

Elle lui dit :
Une voix m’a troublée quand je me suis tue,
quelqu’un parle dans le silence
et j’écoutais parfois dans le sommeil de la ville
si la vague chanson résonnerait sur le silence.

J’ai ri, car c’est la loi d’enfance,
j’ai tant ri que je suis le collier triste à ton cou,
j’ai ri sans savoir où
et parfois j’ai pleuré sur ta souffrance.

Mais c’était pour toi, parmi les songes,
comme un oubli d’accords qui s’éveille sur les harpes,
tu devais écouter bruire le silence
et chercher les lèvres de la voix.

Ce n’est ni sur le décor d’or du tabernacle,
ni dans la chanson des montagnes,
mais dans le soir d’une grande fête,
la fête du beau intégral.