Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/67

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C’était l’allure de quelques anciens jours de jeunesse qui était revenue, pour une fois, après bien des années. Un parfum, une plaisanterie et le lendemain le pasteur, c’était la marche ordinaire d’antan. Cette fois-là en plus, le surlendemain, il y eut grande revue et présentation d’un quartier-maître-major général.

L’égrotante princesse, elle, depuis des années, n’avait d’autre plaisir que d’inviter à la venir voir les plus vieilles dames titrées qu’il y eut en Europe ; auprès de thés servis dans des tasses spécialement de Sèvres, des âges, des éboulements de siècles gris et accumulés parlaient de la beauté de la mort, et de l’édifiante disparition des aïeux ; c’étaient les soirs heureux, les thés empreints de charme calme ; par contre, quand le descendant ultime d’une haute famille même non parente avait fléchi, c’était le thé attristé, lamentateur et présage de douleur pour quelques jours. Et