c’est une excellente initiative qu’ont prise Vildrac et Duhamel de nous renseigner sur ce qu’ils trouvent de bon chez les premiers vers-libristes, et de nous indiquer non seulement comment ils les comprennent, mais ce qu’ils y ajoutent et quelle est pour eux la suite logique du principe.
Naturellement ils ne formulent pas de règles nouvelles. Ils s’en garderaient bien : ils ont trop foncièrement compris notre conseil de liberté et de franchise vis-à-vis de soi-même. Ils concluent comme nous que le poète doit plus de confiance à son oreille qu’à l’institut phonétique et ils terminent comme nous, et aussi comme Banville (la vraie tradition est sacrée à tous les bons esprits) : mais d’abord il faut être un poète. Dans le détail ils semblent surtout accentuer nos libertés, et c’est en ce sens que leur apport compte.
Nous avons donné à l’e muet une valeur variable d’intervalle ad libitum. Ils le constatent et ajoutent : « Cette grande élasticité a transformé l’ancien obstacle en un précieux instrument » et c’est vrai. Nous avons souvent rimé par des mots consonnants semblablement mais à voyelles