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symbolistes et décadents

ont ensablé le souvenir de cette vie, n’est de nul intérêt ; fondée sur tels passagers avatars imposés à l’écrivain par sa détresse, tels récits de concessions à la grande presse déterminées par ce même urgent motif, sur telle prodigue loquacité à propos de ses prochaines œuvres, naturelle si l’on pense qu’elles étaient, ces œuvres, sa vie même, cette légende est puérile et, à vrai dire, ne narre rien.

Le seul point peut-être qui offrirait quelque intérêt, mais celui-là se retrouve en la vie de presque tout écrivain d’exception, serait d’énumérer et d’expliquer quels furent les éditeurs, inconnus, besogneux, fantastiques parfois, éphémères presque toujours qui osèrent seuls risquer les responsabilités financières de ces livres, et démontrer que sauf vers la fin de la vie de Villiers, ce furent dans les plus jeunes et les moins pécuniaires des revues, dans des papiers de lettres aussi audacieux qu’éphémères, que furent publiés contes, romans et drames, dont ils comptèrent parmi les meilleurs ornements et sacrifices, dont ils demeurent pour les bibliographes les plus efficaces curiosités.

Ainsi passim existent ces pages dans la Revue fantaisiste, la Revue des lettres et des arts revue fondée par Villiers, la République des lettres, devenues classiques, et d’autres si inconnues comme le Spectateur, revue franco-russe où parut par exemple l’Inconnue (des Contes cruels).

Comme date (il est inutile de le redire), Villiers de l’Isle-Adam appartint et fréquenta au groupe dit le Parnasse contemporain ; dans une explication plus large que celle qui enferme cette dénomination de