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études

des poèmes nouveaux, contre l’influence indéniable exercée pendant dix ans par le vers libre, influence à laquelle aucun bon poète jeune, pas même M. Gregh, n’a échappé, on lutte à coup de récompenses ; on lutte avec ce qu’on peut, et je ne dis pas que pour la majorité de la jeunesse cette arme ne soit la meilleure. Il restera toujours une minorité qui se fera gloire comme nous de son indépendance littéraire, par-dessus tout.

En tout cas, la jeunesse est prévenue. Des vers libres — pas de prix, pas de vers libres — des prix.

Cela, je le répète, promulgué sans occasion (car M. Gregh ne prêtait pas bien cette occasion), mais promulgué parce qu’on avait résolu de saisir la première occasion.

L’Académie n’étant, comme nous l’avons dit, qu’une compagnie médiocre en goût et en connaissances, et absolument esclave du gros goût public qui demande longtemps à être conquis, nous n’avons jamais conçu l’espérance ni le désir ni d’être couronné par elle, ni d’être admis à en faire partie. Pour n’engager personne, je spécialiserai. Je ne désire de l’Académie aucune approbation d’une façon quelconque. Je note seulement son avis sur le vers libre, pour plus tard.

L’Académie couronnera nos élèves, et elle élira nos élèves qui couronneront les élèves de nos élèves, et elle demeurera ainsi dans sa tradition, qui n’est pas une noble tradition.

J’en aurais fini si je ne voulais relever un petit mot