Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/121

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n’y eût rien hors de lui. Mais si je viens à considérer un élément absolument simple, alors, s’il est posé seul (sans union avec d’autres), il est impossible d’y trou­ver une multiplicité dont les individualités soient en dehors les unes des autres, et de dire qu’il occupe absolument un espace. Il ne peut donc pas être étendu. Et comme une force appliquée contre plu­sieurs choses extérieures est la cause de l’impéné­trabilité et que l’élément occupe un espace, je vois bien qu’il résulte de là une multiplicité dans son ac­tion extérieure, mais je vois aussi qu’il n’en résulte aucune par rapport aux parties intérieures, et qu’ainsi l’élément n’est pas étendu parce qu’il occupe une place dans le corps (in nexu cum aliis).

J’ajouterai quelques mots encore pour montrer avec la dernière évidence combien sont superficielles les preuves des métaphysiciens, lorsque, suivant leur habitude, ils partent résolument de leur définition une fois mise en principe, et font des raisonnements qui tombent, du moment que la définition vient elle-même à manquer. On sait que la plupart des newtoniens vont encore plus loin que Newton, et qu’ils affirment que les corps s’attirent aussi immédiatement à dis­tance (ou, comme ils disent, à travers l’espace vide). Je suppose établie la vérité de cette proposition, qui a certainement beaucoup en sa faveur ; mais j’affirme que la métaphysique ne l’a pas le moins du monde