Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/131

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qu’il ne peut constituer avec d’autres substances sem­blables, par impénétrabilité, quelque chose d’étendu, masse. Or, cette preuve n’a pas encore été faite. Si elle pouvait l’être, elle montrerait la manière incompréhensible dont un esprit est présent dans l’espace.


§ III. — La certitude des premières vérités fondamentales de la méta­physique n’est pas d’une autre espèce que celle de toute autre con­naissance rationnelle, excepté les mathématiques.

De nos jours, la philosophie de M. Crusius[1] a prétendu donner à la connaissance métaphysique une toute autre forme, en ce qu’il n’accorde pas au principe de contradiction le privilège d’être le principe univer­sel et suprême de toute connaissance ; en ce qu’il a reconnu beaucoup d’autres principes immédiatement certains et indémontrables, et affirmé que la légitimité de ces principes se déduit de la nature de notre entendement, d’après la règle que : ce qui ne peut se concevoir autrement que comme vrai, est vrai en effet. Au nombre de ces principes est celui-ci : ce dont je ne puis concevoir l’existence n’a jamais été ; toute chose

  1. J’ai cru nécessaire de mentionner ici cette nouvelle philosophie. Elle est devenue si célèbre en peu de temps, elle a rendu, par rapport à l’éclaircissement de plusieurs vues, des services si incontestables, que ce serait une faute essentielle, lorsqu’on parle de la métaphysique en général, de la passer sous silence. Ce que je dis ici est absolument sa méthode, car la différence dans des propositions particulières ne suffit pas pour en établir une essentielle d’une philosophie à une autre.