Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/138

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divine : je reconnais facilement que l’être dont tout le reste dépend, puisqu’il est lui-même indépendant, déterminera par sa présence le lieu de tous les autres dans le monde, mais qu’il ne se déterminera, à lui-même, aucun lieu parmi eux, puisqu’alors il ferait avec eux partie du monde. Dieu n’est donc propre­ment dans aucun lieu, mais il est présent à toutes les choses, dans tous les lieux où sont les choses. J’aper­çois également que, les choses du monde se succé­dant sous son empire, il ne s’assignera pas non plus un moment dans cette série, et qu’ainsi rien n’est passé ou futur par rapport à sa durée. Quand donc je dis : Dieu prévoit l’avenir, cela ne signifie pas que Dieu voit ce qui est à venir par rapport à lui, mais bien qu’il voit ce qui est à venir pour certaines choses du monde, c’est-à-dire ce qui vient après un de leurs états. D’où l’on voit que la connaissance de l’avenir, du passé et du présent, ne présente absolument rien de différent par rapport à l’acte de l’entendement di­vin ; qu’au contraire cet entendement connaît comme réelles toutes les choses de l’univers ; et qu’on peut se faire une idée beaucoup plus déterminée et plus claire de cette prévoyance en Dieu qu’en aucune chose qui ferait partie de l’ensemble du monde.

Partout donc où ne se rencontre pas quelque chose d’analogue à la contingence, la connaissance méta­physique de Dieu est très-certaine. Mais le jugement